jeudi 23 août 2012

Chapitre 6 : Aux alentours


Dans le petit endroit où j'habite, en pleins coeur de la ville, je ne peux pas dire que je peux me sentir seule. En ce moment, assise dans le corridor de mon immeuble, je tend l'oreille. J'écoute.

Deux enfants qui se chicannent pour une histoire de tapage, tentent de régler leurs problèmes avec comme médiatrice, leur mère bien aimé. Les cris des explications sévissent de partout, tandis que la mère essaye tant bien que mal de garder la tête haute. Comme solution? :" Je n'aime pas lorsque vous vous battez. Je ne veux plus de ça!". Ce qui est , en somme, une bonne manière de réagir.

Le bruit troublant du girophare de police couvre la réponse des enfants...Silence. Le problème semble être résolu puisque je n'entends plus de supplications ridicules.

Vient l'ascenseur qui monte et qui descend avec le bruit incessant des "tics, tics" éloignés. Une porte s'ouvre et des enfants en sortent pour jeter les déchets domestiques de leurs poubelles. Est-ce les même enfants combattants d'il y a quelques minutes? Mystère. Je crois que c'est un indice pour me signifier que je devrais connaître mes voisins davantage. Vint ensuite le bruit répétitif de leurs pieds frappant le ballon de soccer. Se retenant par les murs pour ne pas tomber, leurs efforts sont décuplés vu le manque de place incroyable dans ce corridor. Venant vers moi, ils s'arrêtent. Sûrement pour examiner qui est cette jeune fille inconnue plongée dans les lignes de son cahier.

Me laissant seule avec mes pensés, je réfléchis aux alentours. L'ascenseur loue un hommage à ses passagers avec son chant constitué de notes aigus. L'autoroute au loin, effrayée qu'on ne l'oublie ne cesse de se faire remarquer. Même si je n'entends plus personne, même si j'oublie l'ascenseur, j'ai toujours l'autoroute pour m'accompagner. 

Si on considère qu'elle transporte des milliers d'automobilistes chaque jour, je peux me compter chanceuse.


Je ne serais jamais seule.